Eric Cazier
Président de la Bourse Immobilière de Dijon
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Quel est l’impact de la réforme du diagnostic de performance énergétique sur les biens locatifs ?
La réforme du diagnostic de performance énergétique (DPE) entrée en vigueur le 1er juillet 2021 chasse de la location les « passoires énergétiques », logements classés F et G sur le barème de consommation énergétique. A terme, cette disposition concernera aussi les logements classés E. Un propriétaire bailleur ne peut plus proposer en location un appartement trop énergivore, à moins de réaliser des travaux d’amélioration.
En fonction des caractéristiques du logement, on peut isoler des fenêtres ou des murs, changer des portes ou une chaudière, rationaliser les volumes (en abaissant une hauteur sous plafond, par exemple), installer des convecteurs électriques plus performants à la place des « grille-pains » ou isoler le logement par l’extérieur grâce à des travaux de copropriété. Les aides de l’État pour financer ces travaux sont soumises à des critères de revenus.
Cette réforme a un impact non négligeable sur les propriétaires. Elle a pour objectif de rendre le parc locatif plus vertueux, mais l’aspect social qui en découle peut être rude pour eux. Certains ne veulent pas entreprendre ces travaux et d’autres ne le peuvent tout simplement pas. Ces derniers, souvent appelés propriétaires épargnants, ont pu se constituer un petit « bas de laine » pour améliorer un peu leur niveau de vie. Mais leur patrimoine immobilier, souvent limité à un ou deux logements locatifs, ne leur permet pas de dégager des revenus conséquents.
Ne pouvant faire face à des travaux énergétiques coûteux, ces propriétaires n’ont donc pas d’autre choix que de vendre leur bien. A la Bourse Immobilière, nous avons constaté un afflux de bien suite à la réforme du DPE. Ils intéressent notamment les investisseurs, qui pourront les remettre à la location après les travaux.